Le 1er janvier 1986, l’Etat, conformément aux lois de décentralisation, cède la gestion des lycées aux régions. Devant faire face à une très forte croissance du nombre de lycéens (près de 10% par an), le Conseil Régional se lance dans une importante campagne de constructions. En février 1987, au grand bonheur de la population qui le réclame depuis plus de dix ans, le site d’Orvault est retenu pour accueillir le premier de ces lycées.
En septembre 1989, après seize mois de travaux, le lycée ouvre ses portes. Le Conseil Régional organise alors un grand concours auprès des élèves pour lui trouver un nom officiel. Parmi les propositions, il retient celle de Nicolas Appert. Inventeur et industriel, il correspond parfaitement à cet établissement qui, cas unique dans l’académie, regroupe sur le même site une filière générale, une filière hôtellerie (alors la seule de la région ce qui nécessite un internat), et une filière industrielle. Très vite, ces filières nouent des liens avec les entreprises locales et organisent ou participent avec succès à des manifestations liées à leurs activités.
Ce regroupement n’est pas fortuit, il correspond à la politique éducative prônée par les élus : ouverture des élèves et du système éducatif « sur le monde de l’économie », développement des nouvelles technologies et formation des futurs citoyens. Ils désirent en outre affirmer cette politique au travers des choix financiers et architecturaux réalisés pour l’ensemble de la construction. Pour ce faire, ils choisissent, en juin 1987, le projet de Gaëlle et Dominique Peneau le plus à même, selon eux, de concilier leurs desseins avec les contraintes du terrain (parcelle pentue en forme de « nœud papillon »).
Pensé par les architectes comme « un train de la culture qui filerait à travers les arbres », l’édifice s’étend sur 450 m. Une rotonde excentrée, voulue comme une agora coiffée d’une large coupole, assure la liaison entre les pôles hôtellerie et enseignement général ; le bâtiment industriel, indépendant, se situe non loin afin de réduire la distance entre des pôles aux filières communes. Le bâtiment principal est traversé par une large galerie percée de grandes baies par lesquelles pénètre la lumière. A l’opposée, les salles de classe s’organisent autour de sas desservis par une coursive. Les formes et les matériaux utilisés (aluminium, résine acrylique, béton coloré) donnent à l’ensemble un aspect « tertiaire et industriel » conforme aux modes du moment (toiles tendues comme au Zénith de Paris, rouge rappelant celui des « Folies » de B. Tschumi à La Villette).